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LeMonde Job: WMQ1111--0008-0 WAS LMQ1111-8 Op.: XX Rev.: 10-11-00 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 N
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8
FRANCE
LE MONDE / SAMEDI 11 NOVEMBRE 2000
Daniel Cohn-Bendit est un mauvais payeur
PARMI les nombreuses tâches auxquelles les Verts
ont décidé de s’atteler figure la remise en ordre des
reversements que les élus doivent au parti. Dans un
document interne, daté du 16 octobre, la trésorière,
Aline Archimbaud, a dressé un état des lieux du « qui
verse quoi ». Ou plutôt du « qui ne versait pas », ce
qui permettait d’attribuer au courant Dynamiques
vertes un bonnet d’âne bien commode en ces temps
de congrès...
Sans s’attarder sur cette petite manœuvre, le docu-
ment reste intéressant. Pour un parti qui affiche un
compte de résultat de près de 24 millions de francs
(lire page 9), la contribution des élus se monte à un
peu moins de 10 %, soit 2 millions de francs. Les coti-
sations des adhérents représentent 4 millions de
francs, le financement public environ 12 millions, les
dons de personnes physiques 709 000 francs.
Honneur d’abord à l’Europe. L’eurodéputé moyen
a versé sans faute, en 1999, 25 000 francs à l’Associa-
tion nationale de financement des Verts. La contribu-
tion augmente nettement en 2000 puisque, au mois
d’août, huit d’entre eux, sur neuf, avaient déjà versé
43 500 francs en moyenne. Sauf qui ? Daniel Cohn-
Bendit, brillante tête de liste aux européennes, mais
mauvais payeur. Le secrétaire national, Jean-Luc Ben-
nahmias, pour son « reversement sur indemnité du
Conseil économique et social », a payé, en 1999,
29 000 francs. Selon ses déclarations, le CES lui oc-
troie un salaire mensuel de 15 000 francs par mois,
frais de secrétariat compris, plus 47 000 francs de
voyages gratuits par an, en France, pour Bruxelles et
pour Genève, ainsi qu’une note de frais de
7 000 francs par an.
Par ailleurs, bricolage légal, mais bricolage tout de
même, Yves Cochet, député du Val-d’Oise, paye le se-
crétaire national à concurrence de 10 000 francs par
mois comme... attaché parlementaire, tandis que le
parti ne verse pas un fifrelin à M. Bennahmias. On
comprend que le document juge « nécessaire d’anti-
ciper, et qu’avant les prochaines échéances électorales,
une réflexion s’engage sur une charte des élus et un
mode de calcul simple pour les reversements».
Et les ministres ? Dominique Voynet donne
3 000 francs par mois depuis 1997, pour un traitement
mensuel de 35 000 francs. « Compte tenu de son ryth-
me de travail, une “nounou” à la maison, environ
10 000 francs par mois, charges comprises », est néces-
saire, précise ce document plein de sollicitude. Guy
Hascoët, lui, n’a rien versé jusqu’au 1
er
octobre, date à
partir de laquelle il s’engage à verser 3 000 francs par
mois. Quant aux députés, c’est M. Cochet qui mérite
la médaille : il est le seul à avoir envoyé, pour l’an-
née 2000, 18 000 francs, alors que les autres députés,
indemnisés à hauteur de 31 564 francs francs par
mois, ne versaient rien. Cette anomalie est corrigée,
en principe, depuis le 1
er
octobre, avec un rattrapage
progressif, étalé jusqu’en 2002, pour Marie-Hélène
Aubert et Noël Mamère.
B. G.
Secrétaire national, un fauteuil instable
MAINTENANT, même dans les
petits restaurants, on le reconnaît.
On lui demande de signer le livre
d’or quand il y en a un. Jean-Luc
Bennahmias, ancien journaliste à La
Gueule ouverte et secrétaire national
des Verts, passe à la télévision pour
commenter les élections, va voir
Jacques Chirac pour discuter du ré-
férendum et parle à la radio pour
expliquer les vapeurs des Verts. Pas
célèbre, non, mais un peu connu.
C’est bien cela qui irrite certains
de ses camarades. On lui reproche,
notamment, d’avoir tué la fonction
des quatre porte-parole. On lui en
veut d’être vraiment devenu secré-
taire national d’un parti politique,
alors qu’il n’était là que pour garder
la maison. Dominique Voynet, dont
il est un partisan, lui avait assigné
cette place, au lieu de celle de dépu-
té européen dont il rêvait, avec un
lot de consolation en prime : un
poste au Conseil économique et
social.
C’est ce poste, cadeau de Lionel
Jospin, par lequel les ennuis ar-
rivent aujourd’hui. En effet, selon
les règles drastiques des Verts, la
fonction de conseiller économique
et social est incompatible avec celle
de secrétaire national. Le conseil
statutaire, organe qui dit le droit
chez les écologistes, a fait preuve
d’« indulgence » jusqu’au congrès,
mais, à Toulouse, il va falloir choi-
sir : le CES ou l’avenue Parmentier,
siège des Verts, dans le 11
e
arrondis-
sement de Paris. Pour M. Bennah-
mias, c’est tout vu : ce sera, jure-t-il,
le Conseil économique et social. Il
n’y a pas que les ennuis de secré-
taire national dans la vie. Et puis, il
faut bien gagner son pain (lire ci-
contre).
REPROCHES ACIDES
Guy Hascoët, lui, s’est chargé
d’accélérer le processus. Le secré-
taire d’Etat à l’économie solidaire a
lâché sa grenade dans Le Parisien du
8 novembre, en déclarant : «Le se-
crétaire national n’est pas à sa place.
Il dit du mal de nous dans les dîners
en ville et nous empêche de nous ex-
primer dans les organes internes du
parti. Pourquoi voudrais-je qu’il reste
secrétaire national ? » L’interview a
beaucoup plu, le jour même, mer-
credi matin, lors de la réunion heb-
domadaire des Verts en présence de
Dominique Voynet. Blême, le secré-
taire d’Etat a subi quelques re-
proches acides. Etait-ce le meilleur
moyen de réussir le congrès ?
« Ce garçon est malheureux, et je
n’y peux rien », a sobrement com-
menté Jean-Luc Bennahmias ; mais,
évidemment, l’affaire ne s’arrête
pas là. Dimanche 12 novembre, à
Toulouse, les délégués au congrès
des Verts se verront soumettre une
motion qui propose de sortir la
fonction de conseiller économique
et social de la grille d’incompatibili-
tés, pour passer dans la grille de
cumuls, affectée d’un certain
nombre de points. Ce petit artifice,
s’il est accepté, permettra à M. Ben-
nahmias de conserver son poste.
Seul obstacle, de taille : la motion
doit être adoptée par 75 % des vo-
tants, un score loin d’être acquis
alors que les 8 500 adhérents des
Verts sont capables de se diviser en
six courants.
En outre, leurs tractations d’al-
liance sont si complexes que l’enjeu
du poste de secrétaire national
risque d’être dépassé par d’autres
querelles. M. Bennahmias pourrait
en faire les frais, payant par la
même occasion sa gestion mala-
droite de la marée noire. En pleine
crise, il avait envoyé tout le siège en
vacances, pour se reposer d’une oc-
cupation interminable par les sans-
papiers.
S’il n’est pas reconduit, qui peut
le remplacer ? L’éternel « Pouli-
dor », Jean Desessard, prétendant
le plus tenace, n’a guère de chances,
car le secrétaire national est tradi-
tionnellement issu du courant ma-
joritaire, en l’occurrence celui de
M
me
Voynet. Or, M. Desessard est
proche de M. Hascoët. La sortie de
ce dernier dans Le Parisien pourrait
alors prendre un autre sens qu’un
simple mouvement d’humeur. Une
partie des voynétistes, qui n’appré-
cie pas M. Bennahmias, mais qui ne
peut le dire ouvertement, aurait-elle
chargé M. Hascoët de lui porter un
coup, en échange d’autre chose ?
Certains ne sont pas loin de le pen-
ser chez les Verts.
Reste alors une autre possibilité :
le voynétiste Denis Baupin, porte-
parole qui n’a pas digéré d’être ré-
duit à un mi-temps par un vote du
conseil national interrégional. L’in-
téressé a un commentaire tout
prêt : « Je ne veux pas répondre à
cette question. Elle n’est pas à l’ordre
du jour. »
B. G.
JOUERONT-ILS vraiment, à Tou-
louse, samedi 11 et dimanche
12 novembre, leur version du
congrès de Rennes, calamiteuses
assises socialistes de 1990 restées
dans les mémoires ? La comparai-
son hérisse les Verts, d’autant plus
qu’ils ne sont pas sûrs de ne pas la
mériter.
Rappel de l’épisode précédent :
le 29 octobre, les adhérents des
Verts ont voté pour ce qu’ils ap-
pellent – scouts toujours ! – leurs
chefs de tente. Soit 33,2 % pour
Dominique Voynet, qui a divisé par
deux son score du congrès de Noi-
sy-le-Grand de 1998 ; 22,8 % pour
Guy Hascoët et Noël Mamère ;
15,3 % pour Marie-Christine Blan-
din et Stéphane Pocrain ; 14,4 %
pour Maryse Arditti ; 12 % pour
Martine Billard ; 2 % pour Fran-
çoise Duthu. Sous la tente de cette
dernière il n’y a donc plus grand
monde, et les Verts ne se sont
même pas donné la peine de lui ré-
server une salle, vendredi 10 no-
vembre au soir, veille du congrès,
alors que les cinq autres courants
se réunissent, chacun, pour d’ul-
times discussions. A 2 heures du
matin, les salles doivent être libé-
rées.
Après ? Les paris sont ouverts.
« Ouverts », justement, la ten-
dance de M
me
Voynet, mise tou-
jours sur une large majorité, pen-
sant rallier sous sa bannière le
courant bicéphale de MM. Hascoët
et Mamère, « sans doute aussi Mai-
son verte de Marie-Christine Blandin
et Stéphane Pocrain et peut-être Vert
écolo de Maryse Arditti », escompte
le voynétiste Denis Baupin. « Nous
avons tout à perdre à rater ce
congrès », estime à juste titre le
porte-parole. Sortir par le haut, en
réussissant à constituer une large
majorité, serait la solution idéale
pour les Verts, qui dessinent leur
avenir. Un congrès de déchire-
ments, à l’image des journées d’été
de Larnas, serait de mauvais au-
gure pour les municipales et, par
conséquent, pour les législatives,
que les Verts sont, en l’état actuel,
incapables de gagner sans le Parti
socialiste. Le risque serait grand de
retourner à l’état groupusculaire et
protestataire de ses débuts.
NÉGOCIATIONS
L’essentiel des négociations se
joue entre les deux principaux cou-
rants, M
me
Voynet d’une part,
M. Hascoët, M. Mamère et Fran-
cine Bavay, venant de la gauche
des Verts, d’autre part. La tendance
« Mamoët », est tirée, pour l’heure,
par un tandem où l’un des deux
seulement pédale avec vigueur. Le
député de Gironde, encore plus en
forme depuis qu’il a déclaré son
envie de se présenter à présiden-
tielle, se dépense avec ardeur, tan-
dis que le secrétaire d’Etat à
l’économie sociale est à la peine.
Sur le fond, que réclame cette
équipe, dont M. Baupin se plaît à
prédire qu’elle n’est qu’une « coali-
tion d’intérêts de congrès », vouée à
éclater par la suite ? « Il faut que
tout le monde accepte l’idée d’un
congrès extraordinaire en juin, après
les municipales, qui devra à la fois
préparer un accord de législature et
décider de la façon dont on organise
des primaires à la loyale pour la pré-
sidentielle », résume M. Mamère,
qui se dit prêt à entrer dans une
large majorité. Dynamiques vertes
souhaite aussi une réforme des sta-
tuts, instituant un bureau national,
afin d’avoir « une coordination effi-
cace ». Il faudra régler la question
du secrétariat national, ajoute
M
me
Bavay, qui, tout en se mon-
trant moins sévère que M. Hascoët
à l’égard de Jean-Luc Bennahmias,
estime que la fonction doit être
plus collégiale. « Il faut des garan-
ties sur le fait que ce pouvoir soit
partagé », note la vice-présidente
du conseil général d’Ile-de-France.
On dit beaucoup « il faut », chez
les Mamoët, mais M
me
Voynet sera
obligée de l’entendre un peu. Fra-
gilisée par le score de son courant,
la ministre pourrait l’être un peu
plus, à Toulouse, par le sombre
pronostic qui ressort d’un sondage
publié vendredi par Les Dépêches-
Le Progrès sur sa candidature à la
mairie de Dole.
CHAISES MUSICALES
Chez les amis de M
me
Blandin on
pensait, comme c’était le cas jus-
qu’en 1995, que les congressistes
devraient procéder par élimina-
tions successives des textes ce
que les Verts appellent les chaises
musicales jusqu’à ce que deux
motions s’affrontent in fine. La
synthèse avait lieu ensuite, ce qui
donnait le temps de voir venir.
« Cela ne change pas grand-chose,
assure M. Pocrain. A eux deux, les
voynétistes et les partisans de Guy
Hascoët et Noël Mamère ont le pou-
voir. Qu’ils fassent la majorité à
deux ! » L’allié de M
me
Blandin re-
fuse de « jouer les casques bleus »
pour une synthèse générale, qui
risquerait de se désagréger rapide-
ment.
L’union Voynet-« Mamoët »
pourtant, associant les deux Verts
du gouvernement, reposerait sur
une base politique solide : les deux
courants tiennent, en effet, à mé-
nager autant qu’il le faut le PS, tout
en maintenant une pression sup-
portable. Ils sont prêts, par
exemple, à mettre une sourdine à
la revendication de l’introduction
d’une dose de proportionnelle aux
législatives, ce que recommande
avec insistance M. Mamère.
A l’inverse, Martine Billard, re-
présentante d’Autrement les Verts,
subordonne les discussions sur un
nouveau contrat de législature
avec le PS à une réforme du mode
de scrutin. M
me
Billard souligne que
le vote massif des militants en fa-
veur de la motion spécifique pré-
sentée sur ce point « est un fait cen-
tral ». « C’est l’expression d’un
ras-le-bol vis-à-vis du PS », ajoute-
t-elle. Selon M
me
Arditti (Vert éco-
lo), « si l’on retourne vers un accord
de législature sans la proportion-
nelle, on n’envisagera plus jamais de
pouvoir en sortir ». C’est-à-dire, se-
lon elle, que les Verts renonce-
raient définitivement à obtenir les
moyens de leur indépendance.
Béatrice Gurrey
Adhérents contestés, entrisme et élections municipales à Montpellier
MONTPELLIER
de notre correspondant
La manœuvre politique est as-
sez claire aux yeux des Verts de
Montpellier. D’ailleurs, personne,
ou presque, ne la conteste. Pour
retrouver une majorité au sein de
la section montpelliéraine du parti
écologiste et peser sur les élec-
tions municipales, Jean-Louis
Roumégas, représentant la ten-
dance de Dominique Voynet, a
fait adhérer chez les Verts, au
printemps dernier, soixante-quin-
ze Franco-Marocains (Le Monde
du 25 septembre), renfort suffi-
sant pour inverser le rapport de
forces alors favorable au courant
de Noël Mamère, mené locale-
ment par Jean-Claude Biau. Reste
à savoir qui sont les réels bénéfi-
ciaires de l’opération et quelles
sont les motivations de ces adhé-
rents qui, avant cette entrée plu-
tôt insolite chez les Verts,
n’avaient, pour la plupart, aucune
activité militante.
Pour M. Biau, il y a bien eu en-
trisme. Cet adjoint au maire de
Montpellier suggère un montage
organisé au profit du Parti socia-
liste. C’est aussi l’avis de Philippe
Bohelay, membre de la commis-
sion immigration des Verts et
coauteur d’un rapport très sévère
sur la situation montpelliéraine. Il
estime que « cette opération a pro-
fité à certains responsables socia-
listes proches du maire de Montpel-
lier, Georges Frêche ». Dans
plusieurs grandes villes de la ré-
gion, le PS souhaite des listes
d’union de la gauche plurielle dès
le premier tour. « A Montpellier, il
est clair que ce n’était pas la posi-
tion de Jean-Claude Biau, qui sui-
vait plutôt une stratégie d’autono-
mie », ajoute M. Bohelay,
lui-même militant de Clermont-
Ferrand.
SERVICE COMMANDÉ
Evidemment, M. Roumégas et le
premier secrétaire fédéral du PS,
Robert Navarro, démentent caté-
goriquement. Cela ne suffit pas à
lever le doute, en raison, notam-
ment, du parcours d’un autre ac-
teur de l’affaire, Olivier Taoumi.
Ce magistrat d’origine marocaine,
à l’époque commissaire du gou-
vernement au tribunal administra-
tif de Montpellier, a suscité ou,
pour le moins, aidé à l’entrée des
Franco-Maghrébins chez les Verts,
en travaillant sur le quartier du
Petit-Bard, d’où sont originaires
un tiers des nouveaux adhérents.
Or, au début de l’année, cet ami
de M. Roumégas était encore
membre de la section socialiste de
Villeneuve-les-Maguelone. Cette
information, révélée par la
commission immigration, a suscité
un émoi certain chez les Verts et
donné davantage de poids aux dé-
clarations des proches de M. Biau,
pour qui M. Taoumi est entré chez
les écologistes en service
commandé.
Leur accusation n’a pas été
prouvée, ce qui permet à M. Rou-
mégas de rejeter tout en bloc.
Pour lui, M. Taoumi a toujours dé-
fendu les intérêts de la commu-
nauté franco-maghrébine sur le
terrain politique. Après plusieurs
expériences électorales en solo à
Vaux-en-Velin (Rhône) et dans les
Bouches-du-Rhône, et un passage
au PS qu’il a quitté en janvier, il
aurait rejoint le parti qui, à ses
yeux, défend le mieux les immi-
grés. Cependant, la commission
nationale chargée de vérifier l’ac-
cusation d’entrisme, qui a blâmé
M. Taoumi pour un communiqué
accusant M. Biau de racisme, a
suspendu le magistrat jusqu’à ce
qu’elle ait rendu ses conclusions
définitives.
Pour le reste, l’affaire, selon
M. Roumégas, est beaucoup plus
simple qu’il n’y paraît. En 1998, il
avait lui-même été mis en minorité
au sein des Verts de l’Hérault lors
de l’entrée, dans le cadre d’un ac-
cord national, des communistes
rénovateurs de M. Biau et des mi-
litants du parti d’Yves Pietrasanta,
député européen. Cet épisode se-
rait donc la réponse du berger à la
bergère. « Quand Biau s’est aperçu
qu’il avait perdu, à la veille de l’as-
semblée générale du 4 juillet, il a
décidé de casser la baraque », af-
firme anonymement un membre
du clan Roumégas.
ACCUSATIONS RÉCIPROQUES
Ce climat délétère, fait de pres-
sions et d’accusations réciproques,
a provoqué la mise sous tutelle de
la fédération de l’Hérault et l’an-
nulation de l’assemblée générale
du 4 juillet. Il aurait pu décourager
les nouveaux adhérents. En fait,
parmi les soixante-quinze Franco-
Marocains, très peu ont quitté les
Verts. Et si l’on retire ceux qui
croyaient avoir adhéré à une mu-
tuelle, ou qui ont été récusés parce
qu’ils ne voulaient pas que les
femmes de leur famille entrent
dans un parti, la commission char-
gée de vérifier les adhésions a vali-
dé, en octobre, les cartes de
soixante et une personnes. Ces ou-
vriers, maçons, restaurateurs, ve-
nus pour la plupart des quartiers
défavorisés de Montpellier, ont pu
voter aux assemblées générales et
désigner des représentants pour le
congrès de Toulouse. Si les or-
ganes dirigeants des Verts re-
jettent les recours déposés par
M. Biau, ils auront peut-être
même de conseillers municipaux
en mars.
« La libéralisation au Maroc fait
qu’il n’y plus d’obstacle à ce qu’on
s’engage politiquement en France.
Les sages de la communauté veulent
que leurs fils s’intègrent de façon
politique et civique », déclare l’un
de leurs représentants, Hassan El
Mesnaoui, qui rejette les accusa-
tions de manipulation ou de clien-
télisme, formulées notamment par
Zina Bourgouet. Cette proche de
M. Biau « ne souhaite pas que l’on
se serve de ces gens, comme on s’est
servi de [ses] parents ». M. Roumé-
gas, qui ne désespère pas d’avoir
gain de cause auprès de la direc-
tion nationale, s’attend à mener
encore de nombreuses batailles
avec ses nouveaux partenaires.
Richard Benguigui
Dominique Voynet cherche une majorité au congrès des Verts
Avec seulement un tiers des voix des militants en faveur de sa motion, la ministre de l’environnement a passé la semaine à tenter de trouver
un accord pour les assises réunies à Toulouse samedi 11 et dimanche 12 novembre. Guy Hascoët et Noël Mamère peuvent-ils s’y refuser?
GAUCHE
Le congrès des Verts,
organisé à Toulouse samedi 11 et di-
manche 12 novembre, se présentait
dans la plus grande incertitude. Mi-
noritaire avec seulement 33,2 % des
voix dans le vote des militants, le
courant de Dominique Voynet est
contraint de faire alliance, vraisem-
blablement, avec celui de Guy Has-
coët et Noël Mamère (22,8 %), mais
ces derniers y mettent des condi-
tions rigoureuses pour la ministre.
b LE SECRÉTAIRE NATIONAL, Jean-
Luc Bennahmias, voynétiste, pour-
rait faire les frais d’un tel accord,
d’autant plus que sa nomination au
Conseil économique et social, en
septembre 1999, l’a placé en situa-
tion d’incompatibilité au regard des
statuts des Verts. b DEVENU l’un des
piliers de la gauche plurielle, le parti
écologiste peut être l’enjeu, locale-
ment, de batailles internes, voire de
tentatives d’« entrisme », ce qui
semble avoir été le cas à Montpellier.
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